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États de Splendeur - Publications EDS

Le Métier de la saison. À chaque numéro de la publication, une page est dédiée à un métier particulier, et à une personne qui exerce ce métier. Voici un aperçu des différents métiers, parfois uniques, parfois de véritables vocations, explorés dans États de Splendeur.

 

Vignette Historique de la saison. Chronique revenant aussi à chaque saison, États de Splendeur se penche sur un personnage, lieu ou fait historique significatif pour aider à comprendre le Québec d'aujourd'hui.

 

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Vignette Historique de la saison

Chronique revenant à chaque saison, États de Splendeur se penche sur un personage, lieu ou fait historique significatif pour aider à comprendre le Québec d'aujourd'hui.

Vignette Historique

-Un commerce uni à son quartier .

Le supermarché est sans conteste le roi des centres d’approvisionement alimentaires humains. Il fût un temps, cependant, où l’épicerie de quartier régnait. Elle subsiste encore dans certains recoins de nos villes et villages. Combien  seront surpris d’apprendre que nous possédons, à Québec, la plus ancienne Épicerie encore en activité, en Amérique du Nord. Il s’agit du célèbre J.A Moisan, qui fait partie du quartier Saint-Jean-Baptiste, à Québec, depuis 1871. Après une couple d’années d’exploitation, l’épicerie de Jean Alfred Moisan déménage dans le bâtiment situé sur le coin de rue adjacent du même côté de la rue Saint-Jean. L’entreprise y demeurera jusqu’à nos jours. Encore aujourd’hui, lorsqu’on pénètre dans cet antre d’antan, le comptoir ainsi que certaines étagères sont les mêmes qui ont servi depuis l’ouverture.

J.A, Moisan

L’épicerie a été rescapée, au tournant du millénaire, après avoir passé aux mains de certains descendants de la famille ainsi que d’autres entrepreneurs, par les frères Clément et François Saint Laurent, ainsi que par Nathalie Deraspe. Ils ont pris soin de conserver et de prolonger l’âme d’origine de l’établissement, qui d’ailleurs est surveillée par un fantôme, celui, sans doute de Jean Alfred Moisan, aperçu plusieurs fois par des anciens propriétaires, ainsi que par des individus aux étages du dessus. En effet, la famille Moisan avait autrefois leurs appartements au-dessus de la boutique. Aujourd’hui, les appartements ont été restaurés en auberge, toujours en prenant soin de respecter l’esthétique présente à l’époque. Si l’on descend les marches, après avoir croisé le spectre de Jean Alfred, au-delà des comptoirs de charcuteries artisanales, de fromages du Québec, et les multiples produits tantôt raffinés tantôt exotiques, et que l’on poursuit la descente jusqu’au sous-sol, on peut être témoin d’une merveille. Là, en dessous de tout, soutenant encore une partie du poids de l’édifice, gîsent encore les fondations de la maison de l’époque de la Nouvelle France, sur lesquelles a été bâti le bâtiment qu’a choisi monsieur Moisan. On peut entrer dans le lieu où se trouvait le salon, et on y voit clairement où était le foyer et la cuisine.

Rue Saint Jean 19ème siècle.

Tout un pan d’histoire est contenu dans ce qui est reconnu comme étant la plus vieille épicerie d’Amérique du Nord encore en ctivité. Ayant vu passer d’innombrables saisons, et toujours présent et actif aujourd’hui dans le quartier bien vivant qu’est le Faubourg Saint Jean Baptiste, le J.A. Moisan sait intriguer le passant. Ce qui en fait un lieu si intéressant, c'est que l'épicerie conserve sa vocation patrimoniale, mais sans s'être déguisée en bibelot touristique. Elle conserve toujours sa fonction première de lieu où, à Québec, on retrouve certaines denrées de choix, tantôt régionales, tantôt ses spécialités faites sur place et parfois des importations, toujours très en demande dans la boutique. 

JA Moisan

Photo provenant de: JAmoisan.com

Cependant, il est à noter qu’il existe aussi un lien qui unit ce commerce aux habitants du Quartier. Lorsque le quartier Saint-Jean- Baptiste fût la proie d’un incendie majeur qui fit des ravages, en 1876, Jean Alfred Moisan aida à sa façon la population, en laissant aux résidents le droit de continuer de s’alimenter à leur épicerie, sans payer. Il fit ainsi crédit alimentaire sans intérêts à la population pour aider le quartier qui l’avait soutenu jusque-là. Un geste qui amorça une tradition qui se sent encore aujourd’hui, lorsqu’on se rend compte que cette épicerie sert encore de poste de commodité quotidien, pour non pas seulement les touristes qui viennent y explorer ses richesses, mais avant tout pour les résidents du coin qui s’y approvisionnent.

J.A Moisan

Photo provenant de: JAmoisan.com

 

JA Moisan reportage